Saint-Victor est un village à 620 m d’altitude sur un col, serré autour de son église.
Mais quand le touriste aperçoit le bourg autour de son clocher, il est déjà depuis un grand moment sur le territoire de la commune, un espace modelé par des siècles d'histoire. Pourrions-nous remonter au néolithique il y a plus de 10 000 ans ? Peut-être ? Un peu plus près de nous, il apparaît une présence humaine stable autour des voies romaines qui remontent de la vallée du Rhône vers le Massif central, (il y a 2 000 ans).
Passant les siècles, nous trouvons dans les archives de l'abbaye Saint-Barnard de Romans la trace d'une possession à …Saint-Victor de Jaharceu en 1082 juste après la réception de la "villa" (domaine) de Navasz. Indiquons que cette abbaye possède aussi les "terres de Rochefort" sur Saint-Félicien. Cette terre de Saint-Victor va être cédée (pouvoir féodal) à Odon, comte de Tournon en 1280 … qui (pas le même Odon !) va ordonner la construction d'un fort et la réfection des remparts de Saint-Victor à la sortie de la guerre de Cent ans en 1448 … qui ont été démolis en 1562 en pleine "guerre de religion" (catholiques / protestants). Il serait possible par quelque active recherche d'en trouver la trace aujourd'hui.
Sur les hauteurs de la commune (presque à 900 m), aujourd'hui perdu au milieu des bois, les ruines du Chatelas (le nom lui-même nous indique son utilité) fait face plein ouest au chateau de Seray, au-dessus de Satillieu (le Satilliacum romain) comme vigie sur la route du Massif Central. Juste à côté, nous trouvons le hameau de … La Garde …La Garde, Chatelas … la toponymie est trace d'histoire. Au promeneur affûté d'en déchiffrer les secrets 1.Un espace habité.Les humains, homo sapiens, ont, depuis l'Afrique, occupé au cours des millénaires l'ensemble dela terre, jusque dans des contrées aux conditions de vie qui nous feraient peur aujourd'hui. Ils rencontrent des milieux naturels construits par leur position géographique, le climat. Chasseurs cueilleurs puis agriculteurs-éleveurs (en sautant les millénaires), ils s'installent ici au bord d'un fleuve, là à la lisière d'une forêt, ou sur quelque colline. L'essentiel c'est de trouver de quoi se nourrir, s'abriter. L'eau y joue un rôle essentiel.Sur Saint-Victor comme sur le Pays de Saint-Félicien, dans cette zone de moyenne montagne, il y a un habitat dispersé en de nombreux hameaux. Bien avant le réseau d'eau (dite "du Rhône"), c'est autour des sources que se sont constitués ces hameaux au cours du temps. Une petite centaine sur Saint-Victor. En moyenne sur les derniers siècles on peut repérer à peu près entre 15 % et 20 % de la population seulement dans le bourg-centre (ou le chef-lieu), soit un habitant sur six.